vendredi 28 novembre 2014

Les Américains pour la démocratie en Russie...


… mais pas chez eux !
Si vous ne vivez pas complètement reclus, sans télévision, sans internet, sans téléphone, sans journaux et sans sortir de chez vous, vous avez entendu parler des "Pussy Riot". C’est un groupe de jeunes filles condamnées, pour deux d’entre elles, à un an de prison en Russie pour avoir organisé un spectacle impromptu dans la cathédrale de Moscou. Spectacle sur lequel elles ont ensuite monté, avant de le diffuser sur internet, des paroles de chanson anti-Poutine. Elles étaient poursuivies, sur plainte de l'église orthodoxe, pour profanation de la cathédrale.
Le monde entier (entendez « les pays du bassin atlantique ») les a élevées au rang de « martyres du système répressif russe » et elles ont été soutenues activement par des vedettes anglo-saxones comme Madona ou Paul McCartney, et, en France, par Mme Filipetti, alors ministre. Elles ont été, bien entendu reçues, en grande pompe aux Etats-Unis, y compris par Mme Clinton avec l’attention médiatique ad hoc.
Aujourd’hui, une pétition sur le site de la Maison Blanche demande à ce que leur visa américain leur soit retiré et qu’elles soient expulsées. Leur crime ? Elles sont allées soutenir les habitants de Fergusson qui protestaient contre la décision de justice de ne pas poursuivre le policier blanc qui a tué un jeune noir désarmé.
La démocratie c’est bien… surtout chez les autres !

mardi 25 novembre 2014

Un grand pays dirigé par un NAIN


Ainsi donc, il semblerait que le président français, dans sa grande sagesse et « en dehors de toute pression », ait décidé que les conditions n’était définitivement pas réunies pour permettre la livraison d’un navire commandé et payé par un pays client. Un pays avec qui officiellement (mais on nous cache peut-être quelque chose) la France n’est pas en guerre. Il sera toujours temps de parler des conséquences de cette décision au plan économique, social et politique.
Demandons-nous plutôt ce qui a bien pu lui faire prendre une telle décision. Je ne peux imaginer que le déballage, international maintenant, de ses turpitudes privées ait pu jouer un rôle quelconque. Encore que ces politiques manient l’art du contre-feu comme des pompiers-pyromanes chevronnés.
A vrai dire, j’espère qu’il y a eu des pressions. Si ce n’était pas le cas, le peu d’estime que j’ai pour le personnage disparaîtrait totalement. Mais au fond, il s’en fiche complètement et il a sans doute raison. Qu’est-ce que l’opinion d’un journaliste isolé ? Et ce n’est pas ce genre d’article qui va me valoir une appel téléphonique du rédacteur en chef d’un quotidien national, ni régional d’ailleurs ! Le fait que mon opinion puisse être partagée par un grand nombre de Français ne doit pas non plus l’empêcher de dormir. Un quotidien français publiait récemment un sondage suivant lequel 58% des Français étaient favorables à la livraison du Mistral. Mais chacun sait, depuis 2005 et le référendum sur l’Europe, qu’en France, l’opinion des Français n’est que de peu d’importance. Tout au plus y prête-t-on attention quand il s’agit de départager deux candidats qui, de toute façon, ne feront rien ou presque de ce qu’ils ont promis.
Je pense donc qu’il y a eu des pressions (j’ai parfaitement conscience qu’il ne s’agit pas ici d’un « scoop », merci). Comme je l’ai déjà écrit dans d’autres articles, le jeu des Etats-Unis est parfaitement compréhensible. Ils ne veulent laisser se développer aucune puissance susceptible de leur faire concurrence, même si cette puissance n’a aucune intention agressive à leur égard, comme c’est le cas de l’Europe. Le jeu qu’ils jouent en Ukraine est destiné à empêcher l’Europe de s’entendre avec la Russie. Le sort de l’Ukraine leur est parfaitement indifférent, c’est pourquoi ils traitent ce pays avec autant de cynisme.
Mais pour les Européens, il s’agit d’un voisin, comment peut-on agir de la sorte avec un voisin ?
L’Europe est maintenant dirigée par la Commission Européenne, plus par les dirigeants politiques des pays qui la composent. Comme le fait remarquer M. Valéry Giscard d’Estaing dans son livre « Europa », il serait temps que les rôles s’inversent comme cela devrait être le cas dans une vraie démocratie. Il en va de la survie de l’Europe. Et c’est précisément le dilemme auquel font face la Commission Européenne et les fonctionnaires qui la composent. Continuer dans la voie actuelle pourrait effectivement mener à l’éclatement de l’Europe et donc à leur disparition. Rendre le pouvoir aux états comporte également un risque important pour la carrière de ces fonctionnaires.
Il leur reste donc la solution de faire bloc avec un acteur extérieur et puissant, en lui servant de courroie de transmission, et en comptant sur son appui pour leur survie. Le calcul est clair, les intentions aussi, simplement, leur « parrain » n’est pas spécialement connu pour sa fidélité à ses partenaires quand ses intérêts changent. On ne peut pas tout avoir. En attendant, ces messieurs de Bruxelles ont clairement décidé de s’aligner sur l’Otan, le bras armé en Europe de celui qui, veulent-ils croire, est le seul qui puisse défendre leurs intérêts mesquins et égoïstes.
Le partenariat oriental est une invention de ces fonctionnaires européens. Ce sont eux qui ont soufflé sur les braises de « Maïdan ». Ce sont eux qui ont laissé croire aux Ukrainiens que leur pays allait rejoindre l’Union Européenne dans un avenir proche et, dans la foulée, l’Otan. Mais ni l’Otan, ni l’Union Européenne n’ont besoin de l’Ukraine dans leurs rangs. Ils ont simplement besoin que l’Ukraine y croie, et si, possible, la Russie également. Lorsqu’un ministre parle de cela, on entend d’ailleurs une musique très différente de celle jouée à Bruxelles. M. Frank-Walter Steinmeier, le ministre allemand des affaires étrangères a déclaré il y a quelques jours que le travail d’adaptation de l’Ukraine aux normes et règlements de l’Union Européenne serait le travail de plusieurs générations.
Quand Mme. Merkel parle des sanctions, c’est pour ajouter qu’elle souhaite que le dialogue ne soit pas rompu avec Moscou.
Mais le travail de la Commission continue. Son implication dans les événement Ukrainiens est patente et sa responsabilité écrasante. Mais il est vrai qu’il y bien longtemps qu’un commissaire européen n’a pas été écrasé par ses responsabilités. Il en va de même bien entendu avec les politiques déresponsabilisés qui nous gouvernent.
Pensez à ce qui s’est passé à Kiev le 21 février de cette année. L’Europe envoie trois ministres pour superviser un accord de compromis avec « l’encore président » Yanoukovich. On a déjà désamorcé des crises internationales de cette façon, c’était, à une époque une spécialité d’Henri Kissinger. Là, un accord est donc trouvé et signé, et nos irresponsables, très contents d’eux s’en vont illico. Le ministre français a fait déjà, à d’autres occasions la preuve de son niveau de compétence. Après tout, les nains ne sont pas réputés aimer s’entourer de grands hommes. Et c’est à cette occasion que l’on s’aperçoit que Kissinger n’a rien appris à personne. Les trois ministres, ces braves gens, reprennent leur avion, ils ont fait signer un papier, ils sont très contents, ils repartent. C’est du jamais vu. Dans une crise comme celle là, on doit rester sur place pour surveiller l’application de l’accord.
Mais, sans doute, il ne fallait-il pas que cet accord soit respecté. Il fallait juste qu’il soit signé pour montrer la bonne volonté de l’Europe. Ensuite, il fallait qu’il soit déchiré car le « parrain » le voulait. Après tout, comprenez-le, il avait déjà dépensé cinq milliards de dollars pour financer le chaos en Ukraine, à la frontière même de la Russie. Mme Nuland l’a expliqué à des hommes d’affaire Ukrainiens, les Etats-Unis ont dépensé cinq milliards de dollars pour favoriser leurs « aspirations à la démocratie » (c’est comme cela que ça s’appelle en « Novlangue »).
Tout cela semble avoir bien fonctionné, les membres de la Commission n’ont sans doute plus de soucis à se faire pour leur avenir et c’est ce qui compte pour eux, bien sûr. Enfin quoi, avec tout ce chômage qui s’étend en Europe et que la politique économique européenne n’a pas beaucoup de chance de faire baisser à brève échéance, on les comprend…
Le nain dont il est question dans le titre n’a pas non plus de soucis à se faire pour sa retraite. A son niveau de vue, c’est bien le plus important.
Mais à vous et moi, européens, qu’est-ce qu’ils sont tous en train de préparer ?
Comme l’expliquait récemment Mme. Carrère d’Encausse, « Le monde qui se dessine est en Asie. Nous, nous sommes des marginaux, l’Europe est un état marginal. Les Etats-Unis sont une puissance du Pacifique, ce qui se passe en Europe leur est égal. Tout comme la Russie, ils peuvent jouer le Pacifique ou l’Europe. Toutes les possibilités géopolitiques leurs sont ouvertes, mais, regardez la carte, l’Europe n’a pas d’autres possibilités, elle est enfermée en elle-même. »
En la coupant de la Russie, le « parrain » de la Commission met l’Europe hors jeu. Le monde a basculé, il se reconstruit du côté de « l’APEC » et de « l’Organisation de Coopération de Shanghai » (OCS). Mais pendant ce temps, la Commission et l’Otan nous amusent avec des colonnes militaires qui se baladent sur la frontière de l’Ukraine orientale, qui entrent, ou n’entrent pas, d’ailleurs, en Ukraine Orientale. Et les médias aux ordres (il faudra bien un jour chercher à mesurer la responsabilité des médias dans tout ce gâchis) nous annoncent une nouvelle invasion russe en Ukraine. Un confrère a eu la curiosité de recenser ces annonces d’invasion, il en a compté trente six sur les neuf derniers mois, une par semaine !... On serait tenté de rire s’il ne s’agissait pas d’une situation réellement dramatique.
Pour citer de nouveau Mme. Carrère d’Encausse, « Si on n’arrête pas les choses, l’histoire européenne ne sera bien sûr pas terminée, mais ce sera une histoire de déclin qui commencera. Je crois que personne ne peut accepter cela. La civilisation européenne est une immense civilisation, la Russie appartient à cette civilisation, ce n’est pas parce qu’il y a eu des malentendus, des incompréhensions, des années d’une politique maladroite, que l’on peut admettre que l’histoire de l’Europe s’achève là. Je pense que nous sommes véritablement à l’heure du choix ».
Mais pour qu’un pays fasse ce genre de choix, il lui faut un chef qui ait une vision. Celui de la France en a une, mais elle n’est absolument pas au bon niveau…

mardi 11 novembre 2014

Helmut Kohl règle ses comptes


Les scandales politiques se suivent et, au fond, se ressemblent. Détournement de fonds, (on dit, en novlangue, « prises illégales d’intérêts ») ou trahisons. Il n’y a pas qu’en France que l’on règle ses comptes par médias interposés.
Un des nouveaux scandales en Allemagne est lié aux mémoires de l’ex-chancelier Helmut Kohl. Ce dernier a travaillé pendant plus de onze ans avec un journaliste, Heribert Schwan, produisant, entre 2001 et 2012, quelques six cent heures d’enregistrements réalisés pendant plus de cent entretiens.
Sachant que le journaliste « retravaillerait » le texte avant de le publier, M. Kohl s’est parfois un peu « lâché » dans ses jugements, d’autant que les enregistrements eux-mêmes ne devaient être rendus publics qu’après sa mort. M. Schwan a déjà publié trois tomes des mémoires de l’ex-chancelier, avec son accord.
Aujourd’hui, l’état de santé de M. Kohl ne lui permet plus de communiquer librement et il semblerait que les relations du journaliste avec la dernière compagne de M. Kohl, Maike Richter, ne soient pas aussi faciles qu’avec son compagnon. Ainsi donc, M. Schwan a dû rendre les enregistrements à la famille. Il en a cependant fait une copie et a publié quelques extraits choisis dont certains sont parus dans le magazine « Speigel ».
Ces citations concernant également la réunification de l’Allemagne et un certain nombre d’hommes politiques russes, les médias russes se sont également intéressés au livre de M. Schwan. Les extraits ci-dessous sont traduits du quotidien « Komsomolskaya Pravda ».
A propos de Mikhaïl Gorbachev : son seul legs historique est la chute du communisme, qu’il a d’ailleurs provoquée presque contre son gré. La réunification nous a coûté quatre milliards d’euros. S’il m’avait demandé cent milliards, pour un pays dont le budget était de cinq cent milliards, j’aurais payé.
Boris Eltsine : c’était l’ami de notre pays et mon ami personnel. Son image publique ne correspond pas à ce qu’il était, un homme d’une grande intelligence, doté d’une force politique étonnante et qui n’hésitait pas sur les moyens pour atteindre ses objectifs. Bien sûr il s’était fait beaucoup d’ennemis. Il buvait pas mal aussi, mais quand il était ivre, il était beaucoup mieux que certains hommes politiques qui ne boivent jamais. Eltsine était le premier à avoir compris que le communisme était fichu alors que Gorbachev et sa femme croyaient encore qu’on pouvait le moderniser.
Angela Merkel : le thème de la trahison revient souvent dans les entretiens. Pour Helmut Kohl, le plus grand traître est son successeur, Angela Merkel. Il lui réserve donc ses traits les plus acérés. Selon lui, elle était très mal élevée quand il l’a « ramassée dans le ruisseau ». Elle se comportait de façon affreuse pendant les réceptions officielles et il a dû la reprendre à plusieurs reprises. Il lui aurait même appris à manier le couteau et la fourchette.
Il l’accuse de trafics divers, quand elle était responsable d’un mouvement de jeunesse en RDA et cite l’exemple de la récolte des myrtilles. A cette époque, le gouvernement avait décidé, pour soutenir les étudiants, de les encourager à récolter des myrtilles qu’il leur payait quatre marks le kilo. Mais dans le même temps, ces myrtilles étaient vendues deux marks dans les magasins. Selon Helmut Kohl, Angela Merkel aurait acheté de grandes quantités de fruits à deux marks, pour les revendre à quatre en utilisant ses relations politiques en RDA.
Mais le pire a été la trahison politique. A ses débuts, Mme Merkel était la protégée de Lothar de Maizière, ancien ministre d’Allemagne de l’Est. Quand il a été accusé, de collaboration avec la Stasi, en 1991, elle a soutenu ces accusations en public et a pris la place d’adjoint du président du parti quand son protecteur a dû démissionner.
Helmut Khol l’a alors approchée et l’a prise sous son aile. Mais en 1998, après la défaite électorale de la CDU face au SPD de Gerhard Schröder, il est poussé à la démission par son ancienne protégée qui soutient Wolfgang Schäuble qui prend la tête de la CDU. Helmut Kohl sera ensuite mêlé au scandale des « caisses noires de la CDU » ce qui provoquera la fin de sa carrière politique.
Il conclut sur l’incompétence de l’actuelle chancelière en politique européenne, déclarant, par exemple « quand je pense à ses bêtises, il ne me reste qu’à me signer ». Je vous épargne les sous-entendus et rumeurs diverses sur la vie privée de Mme. Merkel.
Mais, Helmut Kohl ne se contente pas de régler des comptes politiques dans ces entretiens. Il donne également sa vision de l’Allemagne et de son économie. Là non plus, il ne fait pas dans le détail.
Le capitalisme allemand aujourd’hui : « il y a longtemps qu’il ne se passe rien dans l’industrie car les gens qui travaillent là dedans ne prennent aucun risque et aucune décision depuis longtemps. L’industrie est devenu un club d’intérêts. Qui joue au golf le vendredi après midi à Marbella ? Qui va là-bas dans son avion privé ? C’est toujours les mêmes salauds. Et les banques, qui les dirige ? Toujours les mêmes. Ils ont fait toutes les erreurs partout où c’était possible, mais ils sont toujours là ».
L’avenir de l’Allemagne : « nous sommes un pays brisé, dans lequel même les enfants n’apprennent pas l’hymne national. (…) Quand on déclare qu’accoucher pour une femme est une anomalie, on perd notre humanité. Une femme qui a un enfant est considérée aujourd’hui comme une sotte. C’est la plus grande bêtise que l’on puisse entendre ».
Tout ceci est évidemment à prendre avec quelques précautions. L’amertume est perceptible dans presque chaque propos. Mais ce nouvel épisode apporte des informations ambivalentes à la classe politique française qui aime citer l’Allemagne en exemple. Côté positif (si j’ose dire), il n’y a pas que chez nous que l’on règle des comptes politiques en public. Côté négatif, quelle image de l’Allemagne et de son économie donne un de ses anciens chanceliers !…

dimanche 9 novembre 2014

Gouvernés par des irresponsables !


La prestation télévisée du président français m'a laissé une très désagréable impression de solitude. La solitude de quelqu’un qui se sent dirigé par un irresponsable qui se moque complètement de son sort, une espèce d'extra-terrestre perdu dans son rêve, déconnecté de la réalité et non concerné. C’est peut-être çà le pire, non concerné...
 Si seulement il s'agissait d'un cas unique, on pourrait se dire "bon déjà la moitié de passée, un peu de patience ! ». Mais que se passera-il dans deux ans et demi? Quel autre irresponsable va venir briguer les suffrages de la population ?
 Regardez autour de vous, à droite, à gauche, devant... Des candidats ? Effectivement il n'en manque pas. Mais que valent-t-ils ? Un confrère me disait récemment, « le problème, tu vois, c'est que les qualités pour se faire élire ne sont pas celles nécessaires pour gouverner ».
 Mais pour gouverner quoi et qui ? Depuis le début du renforcement du rôle de l’Europe, la zone de responsabilité des politiques de chacun des pays n’a cessé de se rétrécir au profit de Bruxelles. Et qui dirige à Bruxelles ? Des politiques, c’est à dire des personnes responsables de leurs décisions devant des électeurs ?
  Nos politiques nationaux nous expliquent qu’ils ne peuvent pas faire ce qu’ils veulent, à cause de Bruxelles. Puis, comme il faut bien nous faire avaler cette situation non démocratique, ils nous expliquent que « l’Europe c’est la paix ». Il n’ont plus le culot de nous dire comme ils l’ont fait aussi pendant des années que « l’Europe c’est la prospérité », alors ils nous expliquent que la France sans l’Europe, ce serait le chaos. Ou comme l’a dit l’irresponsable en chef français : « un France rabougrie, rapiécée, fermée sur elle-même ». Le choix même des mots est révélateur…
 Nous voilà donc condamnés à vivre dans une démocratie qui n’en a plus que le nom, un régime surréaliste dans lequel le rêve est permis, mais lui seul. Circulez bonnes gens et allez donc remplir une grille de Loto !...
 Que recherchent les politiques qui briguent des positions de responsabilité ? Que pourrait donc chercher une personne sérieuse et honnête alors qu’il n’y a presque plus de responsabilité attachée à ces postes, que le pouvoir de changer les choses s’est déplacé ?
 Si on veux un tel pouvoir, on ne peux donc vouloir autre chose que le pouvoir pour le pouvoir. Mais une telle quête de pouvoir pour lui-même, entre en contradiction avec les valeurs que l’on prétend défendre. Comment régler cette situation de dissonance cognitive ? En se réfugiant dans un monde virtuel où la réalité n’a plus de prise. Quand on est dans ce monde virtuel et que, pour faire plaisir à quelque « communiquant » supposé nous faire gagner quelques misérables points dans des sondages de popularité (comment peut-on encore parler de popularité, d’ailleurs), on feint de s’intéresser « aux gens », on ne peut sonner juste. On peut juste « noyer le poisson » quand on vous parle de délocalisation où faire preuve d’arrogance en conseillant à un étudiant qui ne trouve pas de travail de s’expatrier…
 Un président qui, pour résoudre un problème grave de dissonance, donc un problème psychologique, fuit la réalité et se réfugie dans un autre monde, un monde virtuel, perd petit à petit le contact avec la réalité alors que, justement, il a été élu pour influer sur cette réalité dans un sens qui améliore les conditions de vie de ceux qui l’ont élu.
 Et il nous entraîne, dans une démocratie surréaliste, le contraire de la démocratie…
 Il est donc normal pour lui, dans ce monde irréel, de considérer qu'il peut régler les problèmes en répondant à quatre personnes (soigneusement choisie, on s’en doute), sans apporter de vraies réponses mais en voulant donner l’impression de compatir avec leurs souffrances, comme s’il n’était pour rien dans ces souffrances. Irresponsable donc non coupable…
 Mais quand on aborde le vrai sujet du chômage, notre chef irresponsable admet modestement que le chômage ne pourra régresser sans une reprise de la croissance, tout en expliquant que la croissance est maintenant en dehors de la zone d’influence possible de son gouvernement.
 De novembre 1991 à novembre 2014, nous sommes passés du « responsable MAIS pas coupable » au « irresponsable DONC pas coupable ». C’est pourquoi de tels politiques ne sont pas gênés que ce soit exclusivement les autres qui pâtissent de leur médiocrité et de leur incapacité à agir sur les événements. Peut-être que, comme le disait récemment le premier ministre qui enregistre sur « La Voix de son Maître », « les conditions ne sont pas réunies ». En disant cela, ils expliquent qu’en réalité ils ne sont pas responsables de la décision, ce sont les « conditions » qui le sont…
 Solitude et impuissance mènent à la rage qui, elle, peut mener n’importe où, surtout là où on ne devrait pas aller dans un pays moderne et démocratique. Mais la France d’aujourd’hui est-elle encore cela ?