mardi 3 janvier 2017

Un prix Nobel stupide et enfantin…


A la fin d’un passage de huit ans à la Maison Blanche que beaucoup de commentateurs américains et étrangers qualifient de catastrophique, Barack Obama aura fait preuve, à la fin de son dernier mandat, d’un comportement indigne du président de ce qu’il appelle lui-même un « état indispensable », ou du chef de « l’armée la plus puissante du monde ».
Il est indéniable que le président sortant laisse le monde dans un état pire qu’à son arrivée. Le désordre organisé par George W. Bush au Moyen Orient en particulier a été amplifié au point de provoquer un débordement vers l’Europe, envahie par un flot de réfugiés fuyant ce désordre et les guerres qui l’accompagnent. La déstabilisation de la Lybie (dans laquelle il a été aidé par la France, notons-le au passage) et la guerre au Yémen sont à porter également à son débit, sans parler de l’Ukraine et des relations avec la Russie où le régime des sanctions affaiblit autant (sinon plus aujourd’hui) l’Union Européenne que la Russie, sans toucher toutefois les relations commerciales entre les Etats-Unis et la Russie.
A l’intérieur, les résultats ne sont pas brillants non plus, comme l’explique Eric Zuesse. L’historien américain commence son article en précisant : « J’ai de tous temps été Démocrate, et je déclare que Barack Obama est un président raté[1]. » Selon lui, l’administration Obama est responsable d’une économie dans laquelle 94% des créations d’emploi se sont faites sur la base d’emplois à temps partiel  et où la pauvreté a augmenté dans 96% des régions du pays.
Barack Obama risque donc de quitter la scène en laissant l’image d’un président « raté » mais aussi d’un très mauvais perdant. Les dernières sanctions déclarées contre la Russie sont l’expression même de ce « mauvais esprit ». Ainsi la courbe de cette présidence n’aura fait que baisser d’un prix Nobel de la Paix usurpé à cette fin sans noblesse.
Car enfin, de quoi s’agit-il ?
La Russie serait intervenue dans les dernières élections américaines, il faut donc la punir. Le raisonnement est stupide et dangereux, voire scandaleux, au moins à trois niveaux.
Le premier est celui de la réalité de l’intervention. La Russie est-elle vraiment intervenue ? Nous attendons toujours des preuves et le président élu Donald Trump lui-même réclame aux agences de sécurité et en particulier à la CIA et au FBI, des preuves de ce qu’elles avancent.
Le second est celui du fond de l’affaire. Tout a commencé avec la publication de mails venant du serveur du parti démocrate et du compte personnel de John Podesta, le conseiller de Madame Clinton. Ces messages établissent clairement qu’il y a eu des manipulations à l’intérieur du parti Démocrate en vue de faire gagner les primaires à Madame Clinton contre Monsieur Sanders qui, pourtant, aurait fait un bien meilleur candidat. Pour faire oublier le scandale de ces manipulations, les Démocrates ont désigné la Russie comme auteur du piratage, source de ces publications. Ils ont ainsi allumé un « contrefeu » qui a magnifiquement joué son rôle. Le public et les médias ont effectivement oublié le scandale initial pour ne parler que du second. On n’a pas non plus mentionné un troisième scandale : la mise en danger des relations Etats-Unis Russie qui aurait pu déboucher sur un affrontement armé entre les deux grandes puissances nucléaires du monde. Le parti Démocrate a ainsi joué avec la sécurité mondiale pour couvrir ses lamentables magouilles. Voilà le grand scandale dont personne (ou presque) n’a parlé.
Le troisième niveau tient à la cible. Les dernières décisions de Barack Obama ne visent pas réellement la Russie ou son président. Leur objectif est plutôt de compliquer le plus possible les premiers mois de la présidence Trump en prenant le contrepied de la politique étrangère annoncée par le président élu. Le vote du Conseil de Sécurité concernant les colonisations israéliennes va aussi dans le même sens. Ainsi donc, une fois encore le président américain qui n’a cessé de décliner pendant huit ans est devenu ce « petit président » capable de mettre le monde en péril simplement pour satisfaire un égo dont il semble avoir totalement perdu le contrôle.
Par rapport à ce Barack Obama, Donald Trump qu’une bonne partie du monde tournait en ridicule il y a encore un mois, ferait presque figure « d’homme sage », et de « politique expérimenté ».
Heureusement, le président russe Vladimir Poutine a bien vu le jeu stupide de Barack Obama lui qui a décidé de ne pas répondre à la dernière provocation en date d’un prix Nobel finalement stupide et enfantin…



[1] http://www.strategic-culture.org/news/2016/12/31/obama-failed-presidency.html